Par Marie
Il y a 1 an, jour pour jour, le 5 juillet 2009, nous débarquions à Marseille après 300 jours de voyage à travers le monde. Un an plus tard, que sommes nous devenus et quel bilan tirons-nous de cette année passée en France ?
Nous avons retrouvé notre appartement, notre famille et la plupart de nos amis… Nous avons retrouvé la vie marseillaise, la bonne bouffe, le bon vin, nos vieilles habitudes, les bonnes comme les mauvaises… Nous avons à nouveau eu l’impression de perdre la maîtrise du temps, bref, notre vie semble identique à celle d’avant… et pourtant non, bien des choses ont changé.
Déjà, rentrer en France ne signifie pas que le voyage est terminé, bouclé, et hop, en un rien de temps on reprend une vie « normale », sédentaire… Non, il faut rentrer dans sa tête, accepter le retour et tout ce que cela implique et franchement, cette étape est peut-être la plus dure à franchir.
Ensuite, le retour au boulot début août… ou pas… Nous avions bien préparé notre voyage et obtenu des congés sabbatiques dans nos entreprises respectives… Pour Flo, pas de problème la SNI l’a accueilli chaleureusement et lui a même offert une promotion. Quant à moi, ma société a été beaucoup moins heureuse de me retrouver et dès le premier jour de reprise du travail, on m’a gentiment signalé que j’étais devenue une « persona non grata » au sein du groupe malgré mes bons et loyaux services pendant ces 8 dernières années.
Quand on se fait virer par des gens qui vous disent qu’ils n’ont rien à vous reprocher, que vous avez fait un excellent travail mais que c’est la société au sens large, l’économie, la logique financière qui les oblige à se séparer malheureusement de moi, quand on vous dit ça après avoir vécu cette aventure autour du monde pendant 8 mois, vous ressentez de la stupéfaction et de la colère bien sûr mais surtout un grand dégoût pour ce monde économique, ces entreprises qui ne raisonnent plus sur la qualité de leurs salariés mais sur la rentabilité financière et le cours des actions (et pourtant je ne suis pas communiste révolutionnaire, croyez-moi !!!). La crise a bon dos….
Bref, je suis repartie ce jour-là avec mes petites affaires sous les bras pour fêter avec Florent à la fois notre anniversaire de mariage (nos 2 ans) et mon licenciement !
Mais heureusement, la vie a repris le dessus et nous avons eu la joie d’apprendre en septembre que nous allions avoir un bébé dont l’arrivée était prévue pour le mois de juin 2010.
Fin septembre, nous avons tenu un stand pour conseiller et partager notre expérience du voyage lors du festival ABM à Massy. C’était une expérience géniale et nous avons constaté que de plus en plus de jeunes couples et familles partent faire de beaux et longs voyages pour « couper » un moment, « faire une pause » dans une vie qui passe trop vite.
Et puis j’ai vécu ma grossesse, pas épanouissante mais dans le calme. Pour Flo, ça a été plus compliqué, la promotion qu’il a eue lui a donné plus de responsabilités donc plus de travail et donc moins de temps… Décidément, c’est bien difficile de trouver l’équilibre, quelqu’un connaît-il la bonne équation ???
Et puis Elle est arrivée, notre merveille, notre petit ange, notre poupée, notre bébé chat, Alice est née le 8 mai 2010 avec 1 mois d’avance mais en pleine forme !
Alice, Marie, Vahiu Grau… pourquoi Vahiu ?? Mystère… promesse d’un soir, au coin du feu, sous un ciel étoilé, d’un homme du cru, généreux et prophète à ses heures perdues qui sur une plage appelée Vahiu, quelque part sur l’ile de pâques… nous a fait la promesse qu’une petite fille au grand cœur enchantera notre vie Promesse tenue…
Alors que dire, nous sommes toujours les mêmes, nos amis et nos familles nous l’ont confirmé. Nous avons simplement au fond de nous une petite voix qui se réveillera occasionnellement pour nous dire « et si on faisait un tour, pour voir, faire une pause, découvrir, rencontrer, partager, prendre le temps dans cette vie qui passe trop vite… ».
Par Marie
Notre périple s’est achevé le 05 juillet 2009 au terme de 300 jours d’aventures folles, de riches rencontres, de connaissance de soi et des autres, de temps pour nous qui vaut bien plus que de l’Or.
300 jours plus tard, nous sommes les mêmes, heureux d’avoir vécu cette expérience, heureux de retrouver aussi nos familles, amis et notre chez nous. Nous n’avons pas changé mais nous avons évolué tout au long du voyage, nous avons doucement appris à nous relâcher pour prendre le temps de vivre pleinement nos aventures et nos émerveillements. Nous n’avons aucune prétention, aucune envie de donner des leçons, nous souhaitons simplement appliquer à nous-mêmes les enseignements du voyage.
A l’aéroport, nous avons été accueillis comme des rois par les parents de Flo, Myrèse et Georges-Henri, ma Maman et Bertrand, Anthony, Isabelle et Chloée leur trésor de fille et Anita, tout ce petit monde armé de banderoles, caméras et appareils photos !!!
Ensuite, tout s’est enchaîné, la famille, le mariage de Cédric et Carole à Toulouse, la semaine à Cannes, le WE à Nice dans la famille paternelle de Florent, le réaménagement dans notre appart et petit à petit les retrouvailles avec les amis, et le retour en douceur à la vie marseillaise.
Autre moment marquant, la visite de nos amis du voyage les Plumes de Lune, Christine et Patrick, les voileux rencontrés au Pérou, nos compagnons d’aventures du Pérou et de la Bolivie. Quelle joie de se retrouver ici en France !
La boucle est bouclée, nous avons gagné notre pari, et réalisé un de nos plus beaux rêves.
Merci à tous les lecteurs assidus, merci pour vos 431 commentaires tout au long du voyage ( un record !!!!) et vos messages privés d’encouragement.
Nous pensons aussi à tous ceux que nous avons rencontrés sur notre chemin, amis d’un soir ou d’une vie, ce fut un plaisir de croiser votre route, merci donc à (dans l’ordre chronologique) : la famille Crier (Latacunga- Equateur), Serge (Villcabamba, Equateur) , Cybille (Huaraz, Pérou), Gwenn et Nico (Huaraz, Pérou), Ricardo (Lima, Compass Pérou), Don Victor Lopez (Lima, Compass Pérou), Luis Enrique (Lima, Pérou), Christine et Patrick,(Arequipa, Pérou), Laure (Arequipa, Pérou), Marie-Laure et Jean-Marc (Cusco, Pérou), Olivia et Thomas (Potosi, Bolivie), Emilie et Raphaël (Potosi, Bolivie), Miguel (Humahuaca, Argentine), Julien (Humahuaca, Argentine), Marie et Xavier (Bariloche-Argentine), Anne-Laure et Seb (Bariloche, Argentine), Famille Fuchs (El Chalten, Argentine), Gaëtan (Fitzroy, Argentine), Gérard et Ginette (Torres del Paine, Chili), Smahane, Richard et Romane (Puerto Natales, Chili), Lauriane (Ile de Pâques, Chili), Gaëtan ( Moorea, Polynesie Française), Julia, Jean-Louis, Stella, Henri, Moea, Sylvie, Vavau, Taipau, Tinitoua (Tahaa, Polynésie Française), Sébastien et Sophie (Auckland, Nouvelle Zélande), Gaël et Florent (Auckland, Nouvelle Zélande), Amandine et Marie-Odile (Rotorua, Nouvelle Zélande), Camille Sinclair (Wellington, Nouvelle Zélande), Julie et Nicolas (Malborough Sounds, Nouvelle Zélande), Laurie et Mohan (Abel Tasman NP, Nouvelle Zélande), Frans et Anas (Omarama, Nouvelle Zélande), Louise et Sixte (Christchurch, Nouvelle Zélande), Marilyn et David (Sydney, Australie), Bri et Luke (Blackbutt reserve NewCastle, Australie), Cécile et Christophe, Marie-Hélène et Gérald, Michaël, Jean-François (Nouméa, Nouvelle Calédonie), Christine (Ile des Pins, Nouvelle Calédonie), Clothilde et Alexis (Ile des Pins, Nouvelle Calédonie), Sandra (Brisbane), Adrian et Sully (Airlie Beach, Australie) , Céline et David (Whitsunday islands, Australie), Estelle et Damien (Cap Tribulation, Australie), Maryelle (Katmandou, Nepal), Claire et Yoann (Katmandou, Népal), Camille et Nicolas (Katmandou, Nepal), Kanya (Pokara, Népal), Surrendra et Maya (Katmandou, Népal), Pam et Maria (Katmandou, Népal), Noemi et Inaki (Siem Reap, Cambodge), Camille et Anne (Kep, Cambodge), Elodie et Nicolas (Koh Tao, Thaïlande) et Fanette (Koh Tao, Thaïlande).
Un voyage s’apprécie aussi parce qu’il a une fin, c’est alors qu’on en mesure toute la valeur…
Par Marie
Nous avions décidé depuis le début du voyage de nous offrir quelques jours de repos sur une île de rêve avant de rentrer en France. L’île de rêve fut Koh Tao, 21 km2 seulement, du côté du Golfe de Thaïlande.
Nous pensions rester 4-5 jours, ce fut finalement 6-7 jours, le voyage nous a rendus flemmards….
On a choisi un hôtel dans un petit coin de paradis, la plage de Hat Sai Daeng, une plage suffisamment isolée pour qu’on ne soit pas embêté par le monde. Notre petit bungalow rustique mais parfait pour nous (il manquait juste le hamac sur notre terrasse) était perché tout en haut de la colline avec une petite vue mer. L’inconvénient majeur de l’endroit et d’ailleurs de toute l’île est que les routes sont vertigineuses, du jamais vu !!! A tel point que nous avons renoncé à louer un scooter ni même un quad, trop pentu, trop casse gueule. Du coup, on était vraiment seul au monde mais finalement on a bien apprécié…
Koh Tao, c’est l’île des plongeurs, alors pourquoi on n’essaierait pas nous aussi ???? Pour Flo, c’était l’occasion de découvrir autre chose que l’apnée, son activité favorite sous l’eau. Pour moi, c’était la grande indécision, je ne suis pas vraiment un poisson dans l’eau…
C’est le destin qui a décidé pour nous. Le soir de notre arrivée, nous rencontrons à l’hôtel Elodie et Nicolas, 2 français en stage de fin d’étude en Thaïlande et venus passer quelques jours de vacances ici. Ils commençaient leurs cours d’Open Water (1er niveau version PADI pour les initiés) le lendemain matin depuis notre hôtel et en français de surcroît. Il n’a fallu qu’un petit quiproquo entre eux et leur prof au démarrage de leur formation le lendemain matin pour y voir le signe que nous devions nous joindre à eux… Et nous voilà partis dans cette nouvelle aventure et moi dans je ne sais quelle galère…
La plongée, c’est super et les plongeurs s’amusent plus que les gens normaux !
Ce sera la phrase culte de ces 3 jours de formation car c’est un peu le slogan de la méthode américaine PADI… ils sont humbles les américains n’est-ce pas !!!
Oui, la plongée, c’est chouette mais disons que cela n’a pas été si évident que ça pour moi mais nous avons passé tous les 4 les examens avec succès grâce à une très bonne entente entre nous tous et surtout grâce à notre super prof Fanette, qui en plus d’être très pro était très fine psychologue et pour moi ça a été essentiel.
Donc vous l’avez maintenant compris, nous sommes aujourd’hui des plongeurs donc des gens anormaux qui s’amusent plus qu’avant…
Pour se récompenser, on s’est quand même offert un massage aux huiles face à la mer, ce qui nous a réconciliés avec le massage thaï et on a également fait le tour de Koh Tao en snorkelling, magnifique journée qui nous a permis de découvrir d’autres coins de cette île paradisiaque.
Et puis bien sûr, nous avions un rythme démentiel : repos, baignade, lecture, sieste dans le hamac, apéro au bord de l’eau, dîner sur la plage… les vacances, les vraies celles-là !!!!
Dur, dur de repartir donc mais il faut bien car nous avons des emplettes à faire sur Bangkok avant de retrouver notre chère vieille France…
Par Marie
On a vraiment aimé le Cambodge, c’est un petit pays (14 millions d’habitants) attachant et surprenant !
Déjà on roule à droite et figurez vous qu’après plus de 4 mois à gauche, ça fait tout drôle !!!
La mode féminine est le pyjama ! Version Winnie l’Ourson, pas Marylin Monroe… On le porte toute la journée, en moto, pour faire ses courses, c’est The accessoire indispensable pour toute cambodgienne qui se respecte…
Les hommes sont très paternels, preuve que ce n’est pas si souvent le cas, cela nous surprend !
Les cambodgiens aiment les rythmes monotones, les clips où hommes et femmes dansent autour d’une meule de foin en agitant les bras au dessus de la tête.
Ils mangent des insectes grillés, je n’ai pas pu, désolée, je ne pourrai jamais faire Koh Lanta !!!
Tout le monde ou presque possède un scooter de 7 à 77 ans et il est d’usage d’être en moyenne 4 voire 5 dessus, bébé devant, bien sûr ! On a même testé pour vous : à 3 avec nos deux gros sacs de 70 litres et à 4 aussi, ça marche !!! ( merci Claire et Yo ) ; on peut aussi être 8 dans un tuk-tuk, et deux sur un vélo…
Les pompes à essence Total sont remplacées par des bouteilles de Sprite ou de Coca remplies d’un breuvage tenu secret.
Ils aiment défier les lois de la gravité… ici, on optimise le transport : un van pour 6 devient rapidement pour 14 et tant qu’on peut charger dedans, dessus ou sur les côtés, on charge !
Enfin et toujours, le sourire est ici une religion et devient vite contagieux.
Voila quelques-unes de nos amusantes différences mais ne croyez surtout pas qu’on se moque, au contraire, ils nous ont touchés par leur gentillesse non calculée, par leur simplicité et même leur naïveté parfois. Et leur Histoire est tellement dure…
Le Cambodge, c’est comme un enfant joyeux mais fragile qu’on a envie de protéger. On comprend vraiment que des citoyens du monde entier s’engagent pour les aider. Encore un pays à visiter… une vie ne suffit pas !
