Potosi et les mines d’argent
« Je suis la riche Potosi, Trésor du Monde… Objet de convoitise des rois. »
Nouvelle étape bolivienne à Potosi, inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité. Cette ville coloniale est célèbre pour son Cerro Rico : « Mont riche », montagne qui regorge de différents minéraux et notamment d’argent.
L’endroit avait d’abord été découvert par les incas mais ceux-ci avaient rennoncé à l’exploiter, voyant en une explosion (qui a donné son nom à la future ville) un avertissement de la Pacha Mama (la terre mère). L’existence du Cerro Rico est ensuite venue aux oreilles des espagnols qui ont bien-sûr eu moins de scrupules et ont rapidement commencé l’extraction de l’argent à grande echelle.
Potosi se dévellopa immédiatement et devint une trés riche cité. A son apogée, c’était même l’une des plus grandes villes au Monde ! - apportant à la couronne d’Espagne la majorité de ses richesses. Toute la monnaie du royaume était produite à Potosi dans la Casa de la moneda, qui est aujourd’hui un magnifique musée. Amusant retour des choses, une partie des pièces de l’actuelle monnaie bolivienne est produite en Espagne.
Mais tout ceci a aussi eu un prix : les mineurs étaient des esclaves d’abord indiens puis africains qui travaillaient dans des conditions inhumaines provocant un taux de mortalité énorme. Ils restaient sous terre pour travailler jusqu’à 4 mois sans voir la lumière du jour. On estime à 8 millions le nombre d’esclaves qui sont morts dans les mines durant les 3 siècles de l’époque coloniale (soit environ la population bolivienne actuelle !). Un véritable génocide bien peu connu…
Bien que l’extraction d’argent se soit peu à peu épuisée depuis le 19ème siècle, les mines du Cerro Rico sont toujours en activité et produisent différents métaux. Le nombre de mineurs présents varie fortement d’une année à l’autre, en fonction du prix des métaux sur les marchés internationnaux. L’année dernière, ils étaient encore 17000.
Il est aujourd’hui possible de visiter les galeries, ce que nous n’avons pas manqué de faire, accompagnés de Christine et Patrick, que nous avions retrouvé ainsi qu’Olivia et Thomas, 2 français rencontrés là-bas.
Passée la rigolote séance de déguisement en mineur, la visite est ensuite une sacrée expérience… Il faut progresser dans des galeries oú l’on ne tient généralement pas debout et même ramper par endroits. La température y varie beaucoup et peut atteindre jusqu’à 45 degrés. On y croise des mineurs dont les conditions de travail, bien que moins terribles qu’à l’époque, sont incroyablement dures. Tout se fait encore à la main et les mineurs travaillent pendant 8 heures d’affilé sans manger, dans une atmosphère étouffante et souvent saturée de gaz nocifs. Nous n’avons passé que 3 heures éprouvantes de notre vie dedans et rien que d’imaginer qu’en ce moment même ils y sont encore, ça donne froid dans le dos !
Cette rencontre improbable entre mineurs et touristes est une expérience intéressante mais reste un peu génante et laisse une forte amertume. On se console en se disant qu’une partie de l’argent et les quelques cadeaux emportés reviennent à ces courageux travailleurs des ténèbres, dont certains ont moins de 18 ans…
Déjà 3 Réponses
16 novembre, 2008
20:11
Peut-être Marie-Pascale as-tu eu une pensée pour ton grand-père maternel qui, pendant plusieurs années, en tant qu’ingénieur du fond a souvent revêtu ce « déguisement » du mineur…
Il est bien difficile de faire un commentaire sur de telles conditions de travail. Je comprends que vous n’étiez pas très à l’aise et c’est bien pour vous que vous vous soyez retrouvés avec des amis.
Gros bisous à tous 2.
16 novembre, 2008
20:13
Eh ben, quand on dira, selon l’habitude Grau/Lalli « Dieu merci c’est pas l’argent qui manque », on aura une pensée pour ces pauvres mineurs passés et présents…
Heureux de vos nouvelles : on vous voyait justes petits et verts prés de Sucre et on se demandait pourquoi vous faisiez « vos petits sucrés » si longtemps par là.
On a eu 2 de la Tribu Sansot de Nouméa (on vient de remettre au train Claude frère de Marie-Hélène et sa femme Minou) ; ils vous attendront de pied ferme au Mont Dore (en face de Noumea) dans leur maison sur la plage. On vous suit tjs avec plaisir. Bravo à vous pour avoir bravé les bestioles amazoniennes (mais à retardement : les crocodiles ça peut être super rapide malgré l’apparence !!) On vous embrasse et on passe le récit à Mamy (des fois on censure, comme votre passage de nuit en minibus…)
18 novembre, 2008
20:21
Effectivement nous avions vu sur internet que les conditions de travail dans ces mines étaient encore très éprouvantes et que beaucoup de touristes en étaient gênés …
Mila a retrouvé son papa et sa maman islandais et sa vie versaillaise ..
On vous suit maintenant sur la carte de l’Argentine pour de nouvelles aventures. On vous embrasse très fort
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